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dimanche 30 mars 2014

La nouvelle à trois temps : Le nouveau monde

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LA NOUVELLE À TROIS TEMPS :

Le nouveau monde






Le conseil de la confédération des cinq constellations - après délibération - jugea bon d'annoncer l'édit seigneurial qui organisait, à la manière des Terriens, une sorte de concours de recrutement des cerveaux illuminés :

" Téléporter un individu au hasard des étoiles, le placer au milieu de la grande bibliothèque de la mégapole : Mégapolis I Bis, lui faire  demander par interphone cellulaire de " scripter "  un manuscrit de trois espaces, en trois jours et trois nuits lunaires.

- Le premier candidat, deux jours et la moitié du jour suivant, cria :
- " Venez, libérez-moi. Voici votre parchemin ! "

On y lut :
- " Maudite soit ma mère qui me conçut et celle qui m'aprivoisa en son ventre pour me délivrer par la suite aux chefs des pépinières de ce monde : ces fameuses machines pensantes et sans âme. Maintenant, je souffre le martyr entre les mains des savants/bourreaux programmés, sages enseignants de " La Planète des Singes ".

On le libéra.

Des années -lumière s'écoulèrent. Il devint Maître-Coiffeur dans la Tour argentée des Polypes. Celle où les appartements étaient tous synchronisés, informatisés et dont les cloisons n'étaient en fait que de géants plasmas liquides, sous forme de grands miroirs réfléchissants et panoramiques. Il ne garda de l'Institut de formation socioprofessionnelle  que les : questions/réponses, le long débit de parole :
" خيط و مغزل "
Traduisez  en  langue de la grande Confédération : " Parler en travaillant " !

- Le deuxième candidat, dès qu'on le téléporta au milieu de ces archaïques reliures ornées et illustrées suivant la tradition des grandes religions terriennes, s'amusa à tenter de déchiffrer les noms des auteurs, philosophes, poètes et hommes de sciences, décédés, très avant l'Holocauste de la grande guerre, Il s'attabla et commença  à rédiger son texte : " Béni soit le passé de nos aïeux les Terriens, bénis soient les civilisations et leurs legs de Savoir et de Sciences, pour que l'Univers nous soit entre les mains et que les secrets d'un grand nombre de planètes et d'étoiles nous soient si élucidés et si connus. À nous de faire de même et autant que nos prédécesseurs ! "

Deux jours passèrent. Il commença à crier qu'on vienne le libérer et qu'on lise ce qu'il dût écrire.

Ce qui fut fait.

Libéré, il devint, quelques temps plus tard, à son tour, un de ces grands savants vénérés et crains du haut comité directeur de conscience de la Confédération : enseignant puis poète puis écrivain, puis formateur et enfin Sage parmi les sages de son temps. Il mourut célèbre et laissa à son tour deux grands rayons de livres  qu'on plaça avec beaucoup d'égard et de fierté à l'entrée de la grande bibliothèque.

Le troisième candidat fit son entrée dans ce temple du Savoir universel avec grand bruit et beaucoup de fracas !

Des questions sans réponses, des remontrances et des menaces : " ... Mais pourquoi moi, ici, entre ces vieux livres : musée de la préhistoire stellaire,... À quoi me  serviraient ces vieux parchemins ? Pourquoi ne pas me mettre dans l'un des laboratoires des Sciences/Mégapolis X, entre les tubes à essais et les ordinateurs mille dix neuf générations, après la bombe à neutrons de la dernière et ultime guerre des Terriens ? Où est l'odeur fétide et fade de l'ammoniac et des acides hautement volatils ?

Quelques minutes de l'horloge solaire lui suffirent pour se calmer, se résigner et commencer à réfléchir à ce qu'il allait rédiger, pour tenter de se libérer le plus tôt possible. Il n'aurait pas la patience de rester cloîtré là durant trois jours et trois nuits lunaires, se disait-il.

Très tôt, le matin du lendemain, il cria très fort, plus fort que les deux autres qui le précédèrent,  demanda aux bourreaux/surveillants de lire son texte sur le visuel de plasma liquide et de le libérer illico.

On y lut :
" Sans la science, le monde n'est que le pire des enfers. Bénie soit la relation, conjuguée et consentie du nombre des chromosomes et des ovules dans l'ordre récursif des nombres paires, qui fut que je sois à ne plaise, ici et pas ailleurs ! Alors que j'aurais dû être là où il me fallait être, et,..."  Faites vite, on m'attend, moi, dans mon labo de recherche,....Le temps vole si vite,... "

On le libéra. Des années-lumières passèrent. Il devint célébrissime. Savant de renommée interstellaire. Il professa en chaire universitaire. Partout, on suivait, avec attention et gourmandise intellectuelle, ses séminaires et ses démonstrations à travers les vidéoconférences. Ses ouvrages se vendirent comme des sachets de shipps, jusqu'au jour où on découvrit son corps inerte, plié en deux, enfoui sous sa grande barbe et sa foisonnante chevelure, les bras sur un amas de feuillets où des calculs bizarroïdes mêlés à des figures géométriques insensées et des équations, aux lois et aux raisonnements de la physique quantique, surprenantes, dépassant de très loin les sciences extraordinaires des extraterrestres ayant visité furtivement en leurs OVNI la planète primitive : La Terre des ancêtres, des siècles et des siècles déjà !

Ainsi, et comme la valse à trois temps, s'acheva l'histoire burlesque d'un monde où l'inimaginable côtoie le fabuleux, où le temps/espace n'est que relativité, où la fiction et le conte s'enchevêtrent pour finir en la note finale de l'accordéon et la cadence  magique de la valse !

Alors, la question :

Et vous, qu'en pensez-vous ?
      
ABDELMALEK AGHZAF,
Ksar El-Kébir, le 30/03/2014.



      






   
   

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