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mardi 15 novembre 2016

BLANCHE COLOMBE Recueil de poésies Tétouan, novembre 2016

               
                    Recueil de poésies






                BLANCHE COLOMBE













Avant propos:

Pourquoi le titre de mon nouveau recueil de poésies est : " BLANCHE COLOMBE " ?

Tout d'abord, La Colombe blanche est le surnom de la ville blanche Tétouan où la quasi totalité des textes du recueil ont été inspirés et écrits.
En effet, je fus subjugué, très fasciné et je le suis toujours, par la beauté de cette cité aux attraits andalous, au climat tempéré et à l'air bien respirable qui me convient.
Ensuite, le terme est en lui-même polysémique et symbolique dans le sens de la simplicité, celui de la pudeur, celui de la tendresse, celui de la fidélité, celui de la tranquillité, celui du calme et de la générosité.
C'est dire que je ne suis pas dans  " le meilleur des mondes possibles ", mais je suis dans un univers qui me plaît, qui m'attire et que j'apprécie.
Espace fantastique, magique à connaître, à visiter et à aimer.

Martil, Tétouan, le 03/11/2016®©



Préface :

BLANCHE COLOMBE


La Colombe, selon la mythologie ancienne, fut la nourricière généreuse de Jupiter.
Suivant une autre histoire mythologique, la Colombe représentait l'oiseau de la concorde de Vénus.

Au départ, je ne savais pas du tout, que j'allais, effectivement, réaliser des périples aussi intéressants, aussi loin de ma ville natale AZROU et de ma ville d'adoption FÈS.
Le destin et mon désir de voyager voulurent que j'aille connaître une grande partie du Sud du Maroc et que je m'établisse pour une longue durée au Nord de mon pays, afin d'en découvrir les perles d'un trésor inestimable, patrimoine ancestral de traditions humaines et historiques, des variétés géographique aux diversités climatiques les plus recherchées et les plus escomptées.
Une faveur divine. Une félicité des cieux.
J'atterris à Tétouan, la blanche, après Bni Rebia, Teroual, barrage Al Wahda, Ksar El-Kébir, Ouazzan, Larache, Moulay Bousselham, Asilah.
Un vrai paradis.
Mon recueil de poésies : " PÉRIPLES " évoquait le Sud, les plages au bord de l'Océan Atlantique, au Sud d'Agadir, Tiznit, Aglou, Mirleft, Legzira, Sidi Ifni, Guelmim, Bouizakarne, Zaouiat Ifrane, Lakhsass, Tafraoute,...
La région Souss Massa Draâ, riche de nature, est toujours riche en traditions, en histoire, en diversités de faune et de flore.
Ce présent recueil : " BLANCHE COLOMBE " est parfumé des senteurs marines du littoral méditerranéen et des forêts du Rif.
Le Nord du Maroc est plutôt baigné de lumières et de couleurs.
Cependant, mes textes du recueil ne sont point des récits d'histoire. Ils sont l'inspiration des lieux visités, des gens rencontrés, de l'air inspiré, des vocables entendus. Une vraie magie, une réelle fascination.
Par ailleurs, le sens de l'évocation, le sentiment de la nostalgie, le profond attachement aux miens et à mon pays font que ce recueil semble refléter une certaine maturité du poète, une profondeur de la méditation et la singularité de l'inspiration.
À Tétouan, en médina, l'héritage andalous persiste aux aléas du temps.
Dans l'air, les ondes radio-télévision espagnoles continuent de dominer le paysage médiatique, tout comme, à Sidi Ifni et région, où les radios-télévision des Îles Canaries se répandent partout.
Ici, à Martil, à Cabo Negro, à Mdiq, à Fnideq, à Oued Laou, les gens semblent avoir des préférences notables pour les dialectes Jebli, rifain et la langue espagnole.
Si au Sud, la Tassoussite prédomine, au Nord, c'est plutôt, le rifain.
Toujours est-il, qu'il s'agit là d'une grande diversité, d'une importante richesse dont nous devons être fiers en tant que marocains, de Tanger à Lagouira.
Il est de notre devoir de préserver cette diversité, d'honorer cette richesse du patrimoine naturel et humain par l'union sous le même drapeau du Maroc, avec le même attachement ancestral à la monarchie marocaine, seule, unificatrice du peuple marocain.
Pérennité au peuple, à la nation et au trône du Maroc

Abdelmalek Aghzaf, Tétouan, le 04/11/2016®©


















Citation :




Paul Eluard

Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)

































Dédicace :

  
   À l'âme et à l'esprit de mon père et de ma mère,
  À mon frère Brahim,
À mon épouse  Nezha et à mes enfants : Dalal, Amjad et Nejma, à mes petits-enfants : Ouiam et Imad
À mes ami(e)s qui me lisent et à ma grande famille.





Remerciements :

Je remercie vivement mon fils Amjad et mes chers ami(e)s, pour leur lecture suivie, leurs encouragements et leur confiance.


http://aghzafcerisesbensahib.blogspot.com











Sommaire :


-Sagesse et rédemption
-Les ans passent
-Écume de la pensée en flots
-Étoile naissante, Colombe blanche
-Au bois d’ébène, fuir les guerres
-Ma coquille coquine
-Souffle, souffle, vent d’Orient
-Illuminations
-Le poète pêcheur
-Au pays de “ Krishna “
-Élévation du poète
-Le gris
-Corpus improvisé
-Rose rouge dans un verre
-Tempérament
-Ma Maman
-Imad, mon “ Lilik “
-Fresques murales
-Burkini ( Bikini ) à la playa
-Vivre et laisser vivre








































LES POÈMES


Sagesse et rédemption

J'accepte les bonnes comme les mauvaises choses
J'accepte, tous les malentendus, toutes les controverses
J'accepte qu'on me dise non, qu'on me contredise
J'accepte tous les aléas de la vie
J'accepte le monde où je vis
J'accepte le temps qui passe et le corps qui se lasse
J'accepte ne plus rien ni bien comprendre
J'accepte d'être le mal aimé et le mal compris
J'accepte de vivre singulier solitaire en plein air
Car enfin, je suis tel que je suis sans aucun ennui
Mon chemin est tout tracé avec ou sans impasse
J'erre dans mes lectures et dans mes pensées
J'écris ce que je pense de moi et des autres
Avec indulgence, compassion et délivrance
Je ne juge pas, je constate avec modestie et bienveillance
Voilà ce que je suis !

Tétouan, Septembre 2016©®



Les ans passent

Les ans passent et ne se ressemblent point
Que ce soit en plus ou en moins
Mes souvenirs s'estompent et s'étiolent
Et seules quelques images collées à la mémoire
Continuent à refaire surface
Au moment, ô combien d'autres s'effacent,
Ainsi, les vagues du temps défigurent
Et les personnes et les fleurs et les murs
Mirage de la vie, dépaysement de ma conscience
Je me laisse aller dans le sens et dans le non sens
À la rencontre du présent sans âge, présage
De lassitude sans bonne humeur, sans bienséance
Triste est mon âme, face aux bavardages
De ceux, croyant tout savoir, sans aucun Savoir
Béton armé et pollutions meublent leur mémoire
Ô perdition de la parole du Sage, sans aucun ménage
Science sans conscience est déluge et destruction
Le silence devient havre de paix à l'ombre de l'écritoire.


Tétouan, Septembre, 2016©®



Écume de la pensée en flots

Peine perdue au bord d'une larme
Rêve entretenu et espoir nourri
Au fin fond du bled pourri
Au détour d'un autre au revoir
Dans un terrain vague aux couleurs ocres du désespoir
Savoir dire oui et oublier de dire non
À la vie et ses plaisirs
À la vie dans sa lourde misère
À la vie et au hasard des calembours
Il suffit d'un simple quiproquo
Et le ciel pleut du désespoir
Dans l'attente d'un jour meilleur
Qui tarde à venir, ou change de détour
Au abords du chemin, il n'y a plus rien à voir
Suivre son destin sans aucun choix en perspective
Le silence meuble les esprits et le coeur
Au delà du vide de la parole et la glace du regard
Étranger voyageur dans la solitude et l'indifférence !

Tétouan, Septembre, 2016®©






Étoile Naissante, Colombe Blanche

À ton appel, je saute, je réponds,
À ta voix, j'entends, j'écoute,
À ton esprit, le mien vole,
À ton coeur, le mien vacille,
Près de ton corps, le mien tressaille,
Vaille que vaille !
Je m'embarque quand même,
Vers les plaines lointaines,
Vers les hautes mers sereines,
Vers les hautes cimes souveraines,
Je suis du regard ta belle vue soudaine,
Et je sais que je rêverai de toi, cette nuit,
J'en perdrai toute lassitude, tout ennui,
Ma nuit sera sans doute longue,
Je me promènerai entre les lumières,
Des réverbères et dans les cieux, ta lumière,
Scintillant au loin et dans mon coeur,
Ô, étoile naissante, Ô, arc en ciel de tes couleurs,
Blanc et bleu dans toutes les nuances,
Ta présence est lumière et transcendance,
Je te devine dans l'obscurité et à travers la brume,
Éternelle luminescence et transparence qui allument,
En moi, le feu de l'adoration et son quintessence,
Libre est devenu mon air, mon chant, mon inspiration
Devient essence et naissance de toi, mon étoile,
Brillant dans le silence, dans la sérénité de cet espace,
Dont je vais à la prospection, découvrir d'autres lieux, 
D'autres personnes, d'autres surfaces, 
Ton âme m'imprègne, ton souffle m'élève et me transcende
À la noblesse du sentiment, à la grandeur de tes valeurs,
À la simplicité de ton paraître, à la grandeur de ton être
Je lâche bride à mon coursier pour aller chevaucher
Là-bas sur la plage, entre mer, ciel et terre,
M'inspirer de la magie du moment, de la beauté de l'instant,
Sensations fortes en mémoire, sentiments forts à revivre, à revoir !
Ô, comme j'aime que le Temps s'arrête et que je vive tant et tant !

La Pergola, Cabo Negro, Tétouan, Septembre 2016©®












 Au bois d'ébène, pour fuir les guerres

De mon regard, j'essuie, je caresse et j'ose
Les larmes chaudes et silencieuses de la fleur et de la rose,
Au petit matin de cette saison d'automne
Triste est de la voir souffrir, pâlir  puis mourir 
À la fleur de l'âge, comme un mage plutôt sage,
Qui voit périr papillons, oisillons de la lointaine Palmyre
Dans le mutisme mélancolique de ce triste matin
 Je suis le flux de cette transparente lumière
Aux ailes du pinson et de l'abeille qui fredonne.
Cela m'émeut tant, aux larmes qui osent sourire,
Perler aux cils de ma mémoire et de mes souvenirs
Comme aux rudes matins de ces longs hivers
Je devine la fin tragique d'un rêve, d'un destin, d'un avenir,
Au fond des océans d'une jeunesse qui rêve et espère
À la nage, ou à pied, traverse toutes les rives, d'une terre à une terre
 Je pense à celle-là encore et encore, qui souffre et endure
Sous les bombes, sous les feux d'une certaine colère
De ceux qui pensent autrement au salut et au bien-être
D'une junte qui a toute aisance, mais qui désespère
De voir qu'on veuille voler son avoir et ses multiples trésors
Ô, rose, qui se meurt dans le calme de ce maudit univers,
Tu as la chance, toi, de ne pas connaître les affres des guerres,
Repose-toi en paix dans ton lit de la verdure des prés,
D'autres vivants ne voient pas cela du plus près,
À leur triste agonie déconvenue du fond des décombres
Où leurs rêves, ensevelis dans les linceuls de flammes et de cendres
S'effacent pour toujours, perdus entre les corps qu'on dénombre.
Ainsi, on ne peut aimer fleurs et roses, sans penser à cette sclérose
Sans penser à ce carnage, à ce génocide, en Orient et aux abysses
Des mers et des terres, asiles étranges dans l'enfer des autres terres,
Fuyons, fuyons, fuyons par toutes les terres, par toutes les mers,
Vers le monde  qui ne veut plus de nous, plus de paradis, c'est l'enfer.
Alors, au moins, fuyons ces insensés conflits, ces sales guerres !

Octobre, Hôtel A44, Tétouan, 2016©®












Ma coquille coquine

Sur le sable, elle me toisait, elle était là,
Ma belle, ma jolie coquille coquine,
Aux couleurs nuancées du soleil et de la lune.
Au lieu de graver mon message sur le sable fin,
Je le dictais à l'oreille de ce fossile divin,
Qui m'écoute, me sourit et me fascine.
Message à une personne que j'aime, qui m'est lointaine
Pour lui dire toute ma joie, toutes mes peines.
Lui chanter mes vers, mes odes et mes comptines,
Lui raconter mes périples en de belles odyssées
À travers le temps et les espaces insensés.
Lui dire que mon pays, en toutes ses cités,
Il n'y a que merveilles, magie, félicité et beauté,
Du sud au nord, de l'est à l'ouest, peuple vaillant, fier,
Généreux, adorateur de Dieu, altruiste et méfiant,
" Lion " de l'Atlas, partout, son honneur est en face,
Partout, son Histoire séculaire est là, sur toutes les places.
Mère Nature l'aime et l'adore, le comble de toutes les grâces
Des deux mers aux augustes montagnes de l'Atlas,
Du fin fond du Sahara, du verre de thé sous les tentes du désert
Aux cascades coulant du ciel, dans les monts, vers les plaines.
Lui dire, Ô, combien j'aime mon bled, ainsi fait, ainsi soit-il !
Dieu le préserve de tous les maux, tel est mon voeu, telle est ma prière !

 Hôtel A44, Tétouan, Octobre, 2016©®






Souffle, souffle, vent d'Orient !

À la bordure du mur blanchi à la chaux,
Lumière intense, toits silencieux et muets
Blancheur de la peau à l'éclat laiteux du jour
Paillettes d'ambre et d'or scintillent à la surface de cette mer
Le magnifique oiseau blanc chante les chants des amours
Aux portes et aux fenêtres nuancées du bleu azur du ciel
Je tombe amoureux de cette cité andalouse : Tétouan.
Le vent d'Orient m'emporte et chante dans mon coeur,
Toute l'idylle des ancêtres, rois, princes et reines.
Tous les nuages au zénith gonflent le ciel et fusionnent
Et élèvent en une seule et même voix douce et sereine
Les incantations de l'âme sous la brume de mille voiles
<< Subhana Allah ! Ya wadoud ! Allah hay, Allah hay ! Ya ghaffar ! >>
Murmure de la Colombe blanche mêlé à celui de cette bruine
Hélant les joues rosies des enfants jouant sous la pluie,
<< A ch’ta, ta ta, ta ta, a wlad al harrata,....>>
Noyant le front de cette vieille mendiante allongeant la main au ciel
Et chantant ses louanges à Dieu l'unique universel
Pour que le jour soit clément et radieux,
Sur la Terre et sous tous les cieux,
Pour tous ses frères, pour toutes ses sœurs,
Que les guerres finissent et le sol fleurisse !
Que la paix sévisse, que la bonté et la charité finissent
Par envahir tous les hommes et adoucissent
Leur coeur, leur esprit et Dieu les bénisse !

Hôtel A44, Tétouan, Octobre, 2016®©

















                             






Illuminations

À l'ombre de cet arbre mythique,
Il n'est ni cèdre, ni peuplier, ni caroubier,
Je me laisse aller dans mon long songe.
Son bois, au feu, tient bon. Au vent, il est entier,
Utile aux hommes sur terre, il est magnifique,
 Il leur est lourd supplice aux enfers, sans aucun mensonge.
Ainsi soit-il, ainsi, le bon Dieu l'a voulu.

Perché là haut, sur une de ses branches,
Oiseau mythique et singulier, tel le rossignol, il chante.
Huppe " messagère " entre Balkiss et Salomon,
Bel oiseau, lucide, fascinant, bon compagnon, intrépide,
 Voyageur, connaisseur, annonciateur de bonnes aventures.

Aux amants, il ramène la bonne nouvelle,
Illumine leur coeur, saisit leur esprit et leur mémoire,
Éclaire leur chemin , au bord des lisières,
Orées champêtres, voies et sentes des pèlerins apôtres
Lumière des aïeux, bon présage des ancêtres.
Cher ami de la Colombe, cousin germain de l'hirondelle.

" Ô, Huppe de mes amours, Ô, mon oiseau adoré, mon messager, Chaman,
" Dis-lui que je l'aime, je l'attends, je l'adore,
Au pied de mon arbre, bercé par la brise du soir,
Ô, mon coeur, il est bien brisé par le désespoir,
Buvant jusqu'à la lie du calice de son amour,
Résigné dans l'enfer de cette solitude,
Comme les prophètes d'antan, à l'attente d'une sage révélation.
" Qui sitit, veniat ad me et bibat, ne ultra sitiat " *
Ô, vent du désir, Ô, brise des plaisirs,
L'amour est la mort, la mort est amour,
Les larmes emplissent les lacs asséchés et déserts
Des terres lointaines, où les lentes caravanes m'emmènent
À la rencontre de ma diva, de ma pure fontaine.

Sublime est la lumière de l'aube et du petit matin,
Dans le rêve d'une nuit et le réveil d'un matin !

Hôtel A44, Tétouan, Octobre, 2016©®















Le poète, pêcheur

Ce n'est pas au sifflement glacé du mistral
Que je dirai mon profond et triste désarroi
Ce n'est , ni à la brise marine, ni au bouillonnant zéphyr
Que je raconterai mon fou délire,
Ce n'est point au tourmentant Chergui
Que j'inviterai mes sourds désirs,
Ce n'est point à la sècheresse, ni à l'aridité du Sirocco
Que je chuchoterai ma piété, ni mes humbles secrets,
Mais, c'est à Éole, à son éternel souffle,
Que je crie ma douleur, ma soif et mon fol appel,
Par dessus les grosses nues et dans le tourbillon des orages,
Dans le tumulte des océans salins et des mers en colère,
Dans les modestes voiles des pêcheurs pris au piège.
Là, où la rose des vents s'affole dans sa girouette
Là, où la mort côtoie la vie et le Temps fait basculer le sort.
Le poète est tel ce pêcheur, allant au hasard de l'inconnu,
" Pêchant ", à son tour, au fin fond des images et du langage,
Une belle perle sauvage, qui lui sert de magique elixir, d'un sacré breuvage !

Café Nassam, Tétouan, Octobre, 2016©®


Au pays de " Krishna "*

Dans la stridence du hululement,
Tatant le trembleur Palanquin
Là où se heurte le figaro au couperet
Intime chouchou sanctifié du Stentor
Zarabe ou zoreil, ou Yabem, scribe ou chaman,
Peut-être, est-il, aussi, Malbar !
Indien, Sikh, hindou, en position du Yoga,
Longue est sa méditation, au bord du Gange sacré,
Inondé de la lumière du Karma,
L'âme dénuée de son corps charnel,
Voyage loin et son esprit rêveur vole,
En papillon dans l'univers, dans tous les sens,
À la rencontre de la divinité de la mort et celle de l'existence.
Ce périple peut durer toute une éternité, en sensations,
Imbibé de la cadence mystique des incantations,
La voix se transforme en un râle déchirant la nuit,
Et transperce le silence des morts, sans aucun ennui,
Dont le corps suit le calme courant du grand Gange,
Vers sa destinée ultime, vers l'infini royaume des anges,
Les accompagnent, ces chants tristes, ce jet des cendres,
Parsemées sur les flots, et dans les ondes,
Seul, ce feu, incendiant l'obscurité du soir, inonde,
En illuminant, la surface du grand fleuve éternel,
Seules, ces guirlandes, aux mille couleurs, aquarelles
Dérangent le silence du deuil et celui de l'espace
Et bercent les morts avec de l'encens, du musc, de l'ambre
Et toutes les senteurs de la luxuriante nature,
À même leur dernier tissu, leur léger linceul, unique sépulture,
Et ces quelques bougies scintillant aux lointains rivages,
Comme dans ce bel, unique et mystique paysage,
Le font toutes les belles et mystérieuses étoiles
Dans l'obscurité qui s'étale et répand partout son voile.
Image de la voûte céleste et de ses sublimes lumières
Ainsi, se séparent les vivants de leurs proches morts,
Père, mère, mari, épouse, fils, fille, grand-mère, grand-père,
Poursuivant le chemin tout tracé de ce rituel sacré des ancêtres,
Que le Temps n'efface point, millénaires après millénaires.
Mère nature, ce qui est de terre, redevient poussière et revient à la terre.

Café Nassam, Tétouan, Octobre, 2016®©

*  ( Divinité importante de l’hindouisme, huitième avatar (incarnation) de Vishnu, divinité suprême à l’origine de toutes les autres, instructeur universel. )




Élévation du poète

Celle du poète /Chaman
Il y a bien le mal. Il y a bien le Bien.
Il n'y a pas de milieu : le gris.
La méditation est honnêteté.
La pensée est malhonnête.
 Comparaison entre honnête et malhonnête.
La méditation est pensée pure de Dieu.
En ce qui est et rien d'autre.
Oui, mais tu vas loin,,
Sors des religions, des autres croyances,
Va, sur ton chemin d'interrogation,
Puise ta pensée en toi,
En ton esprit, en ton corps,
Laisse-toi aller à la découverte d'un autre toi,
Méditer est le centre de la foi,
Bouddhiste, sois-tu,
Catholique, sois-tu,
Musulman, sois-tu,
Au temple, comme à l'église, comme à la mosquée,
Dieu est le même pour tous.
Amour, charité, adoration et foi,
Dans le silence de la méditation
la lumière éclaire l'esprit, illumine la voie,
Le soleil brille pour tous,
Sans parole, sa seule musique est la lumière
Son seul chant est l'espoir,
Son unique chanson est l'amour,
Qui, que tu sois, fasse que ta vie,
En soit baignée,
Que ton existence en soit inspirée,
Juste, pour avoir un sens,
Juste, pour que le ciel, devant toi,
Puisse s'ouvrir,
Et te permettre de jouir,
De ton présent et te souvenir
Que ton destin est entre tes mains,
Que ton extase est sublime,
Mystique fervent,
Dans ton amour de l'Éternel,
Dans ta foi en sa miséricorde,
Ton repos est réel, ta quiétude est essentielle,
Ta joie et ton bonheur,
Sont tes actes et tes paroles,
Ton coeur est grand et bon,
Il n'y a qu'un seul chemin et jamais beaucoup de voies,
Pour atteindre les faveurs du ciel,
Pour goûter aux splendeurs de la félicité,
Et être toi en toi et tous les autres,
Alors, souris,
Dans ton sourire, l'espoir et le bonheur,
Ton bonheur et le leur,
Ton regard verra toujours le bon, toujours, le beau !
Graine de sable éphémère ! Poussière, poussière !

La Pergola, Cabo Negro, Tétouan, Octobre, 2016®©


























Le gris

Personne d'autre que moi et cette barque.
Aucune autre couleur que celle-ci.
Silence et nudité.
Vais-je choisir ?
Indécis.
Entre le blanc et le noir,
Le gris me convient.
Aucun début, aucune fin.
L'Attente.
Le Temps.
Qui ?
Personne !
Jour ou nuit ?
Je ne sais quoi, au - delà du brouillard !

Ksar El-Kébir, Décembre, 2015©®






corpus improvisé


Aigreur de la sueur, sans couleur, ni aucune odeur,
Coule sur les rides timides de mon front aride, intrépide.
La vie réincarnée dans une identité de l'absolu, en absence,
Le temps et l'existence confinés dans une présence
Oublier qui on est dans l'océan de l'oubli et ses fréquences,
Perdre pied, au petit matin de l'exode de mes pensées
Trébucher au pas et au galop de mon coursier insensé
Aller à la suite d'une pensée orpheline et fraîchement coquine
Marcher et courir après un sourd délire dans les plaines sibyllines
Fasciné par la soudaineté de l'instant qui se perd, qui s'étend
Je dois payer le lourd tribut du regret de la perte de temps
Je bois à la lie du calice du remord face à moi pour longtemps
Dans ma fuite de l'avant de ce qui reste de mes jours.
Je file les fils de la corde, je brode la toile, de mes mains
Et continue mon chemin du jour, demain et après demain.


Café Nassam, Octobre, 2016®©




Rose rouge dans un verre

Mais pourquoi emprisonner une belle rose rouge dans un verre,
À demi plein et transparent, dans le vide et le silence de la plage ?
Comme une petite plante, délaissée dans une serre,
Sur un sable gris, au soleil couchant, au bord de la mer ?
Est-ce une rescapée d'un violent  et sombre orage ?
Ou le spleen d'un solitaire délaissé, sujet à la rage ?
Est-ce, une victime d'un malheureux malentendu ou d'une rixe de ménage ?
Ou ce qui reste d'une belle rencontre de ceux qui s'aiment sur le rivage,
Et décident enfin de fuir tout, à la hâte, prenant le large,
Pour aller loin dans leur rêve, faire un grand voyage ?
Dieu seul le sait, peut-être un mage, ou un respectueux sage !

Tétouan, Octobre, 2016®©







Tempérament 


J'aimerais une femme qui aurait une certaine vertu,
Celle de femme de marin, vertu sereine et patiente
Dans les lourds instants d'une longue attente
Qui serait jalouse et maîtrisée, amoureuse têtue
Je suis comme un oiseau mort, de froid et de solitude,
Je tangue ma barque dans l'océan de l'inquiétude
J'en tombe malade, je souffre, le cafard me tue
Je me vide de tous mes mots, de toute ma béatitude
J'en ai la fièvre partout dans l'esprit et dans le corps
Le ciel s'éclaircit et je garde pour moi cet état d'âme
Cette indépendance, cette suffisance, sans marasme,
M'adaptant aux érosions de la vie, me tenant au fil du hasard
Et à la corrosivité du temps, mon esprit répond en liberté
S'envole avec les lumières étincelantes des étoiles
S'envole avec, senteurs des roses et couleurs des toiles
Vers les grandes étendues sans fin, où l'humain se fait rare
Où seule la nature édicte ses lois, en bon sens et fermeté
J'épouserai du regard la luxuriante forêt dans toute sa beauté
Ma poésie se mariera avec la reine la plus sauvage des plaines
Et j'irai cueillir mille fleurs de son jardin pour ses noces du soir
Qu'avec la pleine lune, les chants du bois diront les belles histoires
Et nous danserons la danse éternelle avec les refrains incantatoires
Que les lumières sacrées de l'aurore illumineront tous ses territoires
Le réveil se fera en air vaporeux et en caresses des sauvages parfums
L'esprit et le coeur sauront tisser l'idylle de la vertu et assouvir leur faim.

Hôtel A44, Tétouan, le 26/10/2016©®










Ma Maman

Mon coeur pleure en silence,
Mon coeur pleure ton absence.
Tu es allée dans un endroit paisible,
Tu es partie vers cet espace prévisible,
Tu as beaucoup bataillé, beaucoup lutté,
Contre toi-même, tu n'es plus la même.
Tu sais, je n'oublie pas mes mots : Je t'aime.
Je te ressens au dernier moment de ton départ,
Je revoie l'instant fatidique qui nous sépare.
Te préparant au grand et long voyage,
Où tu verras de beaux et merveilleux paysages.
Là, encore, je revois ton sourire illuminer ton visage,
Comme celui des éternels amoureux et vieux amants,
Tu me manques tant, je t'aime beaucoup maman ! 

Tétouan, Novembre, 2016®©








Imad, mon " Lilik "

Imad, petit-fils, petit chou, espiègle
Imad, le charmant, favori des Aghzaf,
Petit-fils bien aimé, dorloté, très adoré,
Bel oisillon au nid de sa mère et de son père,
Imad, cadeau du ciel, don de l'éternel,
J'apprends tes petits mots, tes boniments,
Je comprends tes balbutiements,
Tes gestes me sont secret magique du langage,
Ton sourire matinal est graal sur ton visage,
Lumière des fleurs, des roses de tout l'univers,
Tes jeux de bébé me transportent, me transcendent,
M'élèvent vers les félicités du paradis,
Vers un bel autre monde, à ce qu'on croit, à ce qu'on dit !
Fasse, Dieu te garder, te protéger, Dieu te bénisse,
Pour qu'à ta sœur, tu écoutes et tu obéisses,
Tu puisses lui apporter soutien et réconfort,
Toi, le petit prince, le grand sage que j'aime, que j'adore !

Hôtel A44, Tétouan, Novembre, 2016®©



Fresques murales

En face de la terrasse, j'aime contempler
Ces belles fresques au charme qui me plaît.
Bien peintes de couleurs et de lumières,
Mariage de chaux blanche et du bleu clair.
Cela m'émerveille, j'en rêve dans mon sommeil.
Sublime est ce musée d'art en plein air.
C'est toute une toile qui me saisit, qui m'éclaire,
En est serein mon esprit, mon coeur en est épris.
"La Pergola " m'obsède, elle est mon bon augure,
Elle est ma prédilection, havre de mon inspiration.
Le temps semble y couler sans aucune figure,
Sans aucune exagération, sans nulle superstition !


Tétouan, Cabo Negro, Novembre, 2016®©









Burkini ( Bikini ) à la playa


Sur le sable de la belle plage,
Je vis le beau et calme paysage
D'un jeune couple très jovial et sage
Jouer à la balle, sans danger, ni tapage
En " burkini" et en barbe sur tout le visage
Avec sérénité, dans l'indifférence
Liberté respectée, en toute complaisance
Ici, la mer est pour tous, sans aucune différence
L'air et le ciel répandent bien la tolérance
Que croire, que dire, on est bien en vacances
Nous sommes bien peu de chose
Dans un grand pays, dans un large espace
Où tout est largesse, où tout est sagesse
On peut accepter autrui en toute cause
Dans notre coeur, il y a toujours de la place !


Tétouan, Cabo Negro, Octobre 2016®©





Vivre et laisser vivre

Sur le sable du littoral
Il y a la vie, en plus de la pierre
Des coquilles mais aussi des morceaux de verre
L'eau verte de la douce mer
Calme les esprits et adoucit les nerfs
On se promène, inconnu, méconnu, littéral,
L'esprit lointain, rêveur et ailleurs
Évasif, même, en présence de ses pairs
Le silence en dit long, comme chez le coiffeur.
On flâne, on parle peu, on plane,
On a le nez dans son phone,
Tous les silences ne sont pas si bons
Tous les océans ne sont, ni calmes, ni bavards
On peut se sentir bon, suçant des bonbons.
On peut se sentir mal à l'aise, sur les boulevards.
Ainsi est la vie, ainsi va le monde !
Tout est bien qui finit bien, c'est ce qu'on demande !

Tétouan, Mdiq, Novembre 2016®©











































BIOGRAPHIE : 

Abdelmalek AGHZAF,
Né à Azrou, ville du Moyen Atlas, au Maroc, en 1952.
Études primaires à Azrou et à Aït Ishaq. Études secondaires à Khénifra. Études universitaires  et carrière de professeur de langue et de  littérature françaises à Fès.
Père de trois enfants. Grand-père de Ouiam et de Imad, depuis peu. Retraité depuis fin 2012.
Voyages, lectures et écriture de la poésie, des nouvelles, chroniques, pensées et méditations.

Écrits déjà publiés :

Recueil de Nouvelles et Contes du Moyen Atlas
Recueil de poésies : Voix et Parole du Silence
Recueil de poésies : Poèmes brefs et Poésie en prose
Recueil de poésies  : Danse Des Perles
Recueil de poésies : Extase et Transcendance
Recueil de poésies : Au Chevet des Idées Dormantes
Recueil de poésies : Périples
Recueil de poésies : Enchantement Désenchanté
Recueil en prose : Chronique Des Jours Qui Passent
Recueil de poésies : Blanche Colombe

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