Mes livres publiés

  • édilivre.com amazon.fr

dimanche 17 février 2013

À chacun son Dieu, Bouchraâ a le sien,

    

    Nouvelle :

                              Chacun a son Dieu, Bouchraâ a le sien,

    Ce jour-là, en pleine cuite nocturne, Bouchraà insulta la bouteille de vin à moitié vide et de son crachat saliva le "Chaud Soleil".
    Il décida subitement de finir avec l'alcool et d'aller à la Mecque, laver ses os avec de l'eau bénite de "Zamzam" des péchés qui auraient collé à son corps et souillé son âme. Lui, qui avait délaissé sa femme et ses six enfants pour épouser la bouteille et enlasser les filles de joie dont il se lia en mariage -éphémère - quelques unes, par coup de foudre ou par ce plaisir insatiable de la bonne chère, du vin et du bonheur charnel,...
     Aujourd'hui, il décida d'en finir avec toute cette débauche et retrouver enfin la voie du repentir.
     On lui organisa une de ces fêtes fastes et grandioses où les tribus des Marmoucha y participèrent avec leurs tentes, tapis, folklore, chants et danses l"Ahidouss".
   C'est dire qu'ils fêtaient un notable(chef des forestiers!) Doublé d'un des leurs, puisque Bouchraà descendait des tribus d'Azrou.
   On monta deux grandes tentes"Zayanes", l'une pour les notables et les officiels, l'autre pour le petit peuple.
   Ainsi, on pouvait bien profiter des chants, des danses et ,...du Whisky, dans l'une et dans l'autre, se prosterner devant les litanies ressassées des "Tolbas" récitant la parole divine du Saint Coran, à longueur de la fête des trois jours. Il y avait deux groupes qui se relayaient indéfiniment, pour ainsi finir les cent quatorze "Sourates" du Coran. La "Salka" comme on disait.
   Pour le simple passant observateur, il y avait là comme qui dirait une sorte d'image métaphorique de la vie sur terre et celle de l'outre tombe ! On pensait aux plaisirs d'ici-bas et on avait, quand même un regard sur l'au-de-là...
   Les ans passèrent, on perdit de vue L'Hadj Bouchraà, quand un jour, alors qu'un ami intime à lui, se promenant au boulevard Mohamed v, à Fès, le rencontra et l'invita à prendre un café à la terrasse de "La Renaissance". Seulement, à sa surprise, il se laissa inviter à prendre un pot au bar-restaurant "La Chope".
   La surprise fut plus grande quand Bouchraà "L'Hadj" demanda :
   -Un double Whisky, pour moi !
   -Et alors, l'Hadj, tu as bien fait le pèlerinage et maintenant tu reviens à l'alcool?!?
   -Oh, tu sais, mon cher ami, moi, je suis allé à la Mecque rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu. Comme ça, maintenant, je suis plutôt libre comme le vent de l'Atlas.
   Reprenant son périple de fêtard, il ne ratait jamais les occasions d'une orgie dionysiaque ou de nuits bacchanales chez les filles de joie bacchantes, un peu partout dans les villages de l'Atlas, jusqu'au jour où il rendit l'âme, abdiquant, enfin à la force et à la loi inéluctables de la vie et de la mort sur terre.
   En effet, il y a une fin à toute chose, bonne ou mauvaise!
     
        Abdelmalek Aghzaf  Fès, le 14/02/2013
                                                             Pour la Saint Valentin!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Rechercher dans ce blog