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lundi 4 février 2013

Nouvelle : Rescapé du Typhon,



   Dans l'œil du cyclone, se débattait, avec force, tournoiements et gesticulations, le héros du naufrage.
   Aucun secours à l'horizon, soulevé par des forces invisibles, envoûté par la poussée infernale du tourbillon, il fût assommé par les sifflements assourdissants de la tornade. Tantôt, il touchait quelques herbes du sol, pour s' y accrocher, mais il se trouva éjecté en l'air avec l'herbe déracinée entre les doigts, tantôt, il attrapait à la volée une branche du vieux peuplier qui se brisa en mille morceaux en le suivant dans son envol si forcé et fort violent...
   Dans les yeux en larmes, s'accumulèrent des grains de sable et tout s'assombrit soudainement !
   Quand il reprit ses esprits, il se trouva, atterri juste à côté d'un petit toit de cheminée à même le sol.
   Plus rien,...aucune autre trace de vie, ni de sa demeure, ni des maisons d'alentours, un désastre, du désarroi, que des amas hétéroclites à longueur du regard.
   Seul un spectacle de désolation régnait en despote, le déluge avec son cortège apocalyptique vint de passer cédant la place à une pluie fine qui tombait tout doucement du ciel si bas, l'obscurité étalait son voile sur les lieux de détresse, fort sinistrés.
   Il se dit que c'était le moment propice d'aller à la quête d'un abri plutôt "salubre" et quelque bouteille d'eau, restée indemne !
   Grande catastrophe naturelle, grandes en étaient les pertes de tout genre. Le voilà seul, solitaire, malgré lui. Au paradis ou à l'enfer ?!
   Il n'avait pas le temps ni de le savoir ni tout simplement d'y réfléchir.
   Rescapé, il le savait.
   La survie. Voilà à quoi convergeaient aussi bien son esprit que toutes ses pensées, voire les palpitations de son coeur.
   -Demain, il fera un autre jour, pensa-t-il, une autre vie commencera- avec tous les espoirs et toutes les espérances du monde !
   Du moment que la providence l'avait épargné, il y avait de l'espoir qu'une nouvelle vie devrait l'attendre.
   Il renaîtrait, de nouveau, il serait un autre. Comme l'herbe, comme l'arbre, il connaîtrait les quatre saisons et le printemps serait pour lui le temps de la régénération.
   Ne faisait-il pas partie - lui aussi - de la nature ?! Peut-être qu'il n'était pas la seule victime ni le seul rescapé.
   Il passa une grande partie de la nuit à se poser des questions, à tenter de trouver des réponses à certaines, à en délaisser d'autres : les plus philosophiquement compliquées et finît par se soumettre aux forces exigeantes du sommeil. Paix de l'âme et soulagement bénéfique du corps.
   Tellement vidé, complètement affaibli, carrément coi, enfin.
    Cette nuit-là, il rêva, pour l'unique fois de sa vie, d'un voyage - touristique - aux fins fonds de l'océan pacifique, sur une île désertique, paradisiaque, aux forêts luxuriantes, aux eaux vert émeraude, au sable blanc, couleur de la peau de sa compagne emportée par la tempête, et aux coquillages en jade.


          Abdelmalek Aghzaf, Fès, le lundi 28/01/2013,

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