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lundi 4 février 2013

Notes de voyage


Scènes du village,

   Ce matin, du 31/01/2013,
   Un jeudi, jour du Souk Zghira Bni Rabiaa, au-dessus du barrage Al Wahda, dont nous pouvions contempler la beauté et la grandeur, on eut bien dit une mer.
   Avec le soleil qui se levait lentement, sur la surface, contiguë à la mince route traversant le village, sur une pente douce, s’installaient les tentes de différentes formes, les marchands déballaient les gros sacs en fibre de leurs marchandises.
   À cette heure très matinale, la vie commençait à animer la place, les gens s’affairaient à la préparation d’un jour de marché hebdomadaire avec des gestes habituels. Ici, se rassemblaient tous les habitants des régions avoisinantes. On y venait à dos d’animaux de somme, à pied ou en prenant ces camionnettes(Mercedes 207,…), les seuls moyens de transport, en vigueur encore aujourd’hui.
   La campagne, de l’autre côté du Souk, une colline d’oliveraies donnait au paysage toute une couleur pittoresque, sous un ciel bleu et serein de fin Janvier.
   L’accoutrement des femmes était des plus singuliers, toutes ou presque, portaient, nouée autour du bassin, une sorte de longue serviette en coton artificiel, rayée en rouge et en blanc jaunâtre, certaines portaient une “Taraza”, sorte de chapeau en paille sur la tête, en guise de parasol. Elles étaient bien couvertes, du foulard aux chaussettes. Sur le visage, les signes bien marqués du dur labeur qu’elles devaient assumer à la campagne.
   Les signes non-trompeurs de la difficile condition des femmes dans le milieu rural!
   La plupart des hommes portaient des djellabas aux couleurs fades, en enfouissant leur tête dans les capuchons, bien que le soleil ait été déjà levé et qu’une température tempérée régnait.
   À la terrasse du Café où je m’installai, je pouvais profiter d’une vue imprenable de la mince route qui descendait, traversant, le petit village et du Souk, installé là- peut-être- avant la construction du Collège où travaillait ma fille en tant que professeur de français, depuis deux ans déjà.
   Vers le coup de midi, la chaleur monta d’un cran, les gens commencèrent à affluer en grand nombre sur le souk qui devenait au fur et à mesure une sorte de lieu de pèlerinage où les gens et les bêtes ,- que des ânons ( les bourricots de petite taille qui se ressemblaient tous!), se côtoyaient, des différents côtés du marché.
   Soudain, comme si on avait secoué une fourmilière, une foule se précipita, en courant derrière un jeune homme : voleur à la tire qui ne fut rattrapé qu’à la sortie du souk, d'en dessous des oliviers de la colline d’en face.
   On le ramena et l’attroupement se gonfla de plus en plus de badauds et de curieux, mais surtout de personnes criant, gesticulant, et, vindicatives, elles ne cessaient d’asséner des coups de poings et de gifles de partout au petit délinquant .
   Les yeux hagards, il tentait de s’agripper aux vêtements d’un personnage -représentant des autorités locales, peut-être, - pour, ainsi, fuir une scène de lynchage collectif ou une sorte de tribunal populaire !
   On finit par engouffrer l’infortuné dans une Mercedes Benz 207 Orange, afin, probablement, de le ramener au Centre de Gendarmerie sis près du Barrage, à quelques kilomètres de là.

Abdelmalek Aghzaf

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