Je sirote, je suce l’ardeur de tes
regards,
De tes lèvres, quand sonnent les
vêpres,
Je m’en vais en lourdes et vagues
vapeurs,
De ton parfum et de ta naturelle
odeur,
Du musc, de l’encens et de l’ambre,
De ton corps de poussière et de
cendres,
En plein air, sur le GANGE en mille
couleurs,
Orange, jaune, rouge, vertes et
blanches,
Sectes, déesses, dieux, fulgurantes
croyances,
Femmes des Maharadjas de l’empire,
Femmes parias, intouchables, depuis
des millénaires,
Oubliées sur les quais des trains qui
passent,
Où leurs enfants, bâtards trépassent,
Ni Bouddha, ni Jésus, ni Allah,
Ne peuvent arrêter le sang qui coule,
Emplit le vaste lit du fleuve éternel
en cadavres,
Inertes, sans vie, ni destin,
Ils n’ont jamais vécu ni bonheur, ni
honneur,
Ni goûté aux belles senteurs, ni aux
festins,
Ni vu le beau soleil d’orient en sa
splendeur,
Ni âmes blanches aux couleurs chatoyantes de satin,
Seule un train qui s’en va, un autre
qui vient !
Abdelmalek Aghzaf, Fès, le
31/03/2015®©
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