Je te regarde et je ressens tes
souffrances,
J’imagine et mesure le mal au-delà
des distances,
Miracle est la vie, miraculeux sont
les autres sens,
Ton débit de parole cache peu ton
instinct de survie,
M’éclaire sur toi, sur toute ta vie,
Et ce poids de solitude dont tu
survies,
Qui pèse, dérange, te rend si malade,
Miraculeuse est cette mémoire, ce
cœur qui bat à la chamade,
Faire revivre, à n’en plus finir,
Tous ces vieux souvenirs,
De longs voyages à la suite d’un
mirage,
De petites et de grandes aventures en
ton jeune âge,
Dans la véhémence de ta belle
jeunesse,
Dans la quête des plaisirs de ta
belle attirance,
Bonheur inachevé, amour à satiété, en
toute liberté,
De l’âge d’or de ton insouciance,
Qu’avec le temps, vient secouer ta profonde
souffrance,
En l’éclat de lumière de tes lourds
regards,
S’exprime ce désir insatiable de
vivre encore sans aucun retard,
Ce plaisir d’attende, patiente au
quai d’une gare,
Pour un nouveau départ, quelque part,
Plus loin de l’indifférente cité et de
ses remparts,
Sans plus rien attendre de quiconque,
ni de recevoir,
Dans la certitude ‘être sur la voie
de la félicité et du devoir,
Par ta grande générosité, tu aspires
aux délices,
En pardonnant aux tiens leur absence,
Leur déchirante indifférence,
Tu ne quémandes qu’un peu de
tendresse,
Un câlin, un sourire qui sache
chasser ton supplice,
Ton corps déjà meurtri, n’en peut
plus des sévices,
Ton cerveau ne cesse de souffrir le
martyr,
Ton cœur aguerri n’en a que faire de
trop des soupirs,
Tu t’accroches à cet univers virtuel,
Comme seul amant, compagnon éventuel,
Dans le désert de cette ville et de
son port,
Vaste prison, sans secours ni moindre
support,
Douleur, douleur, douleur,
Ni cousins de souche ni lointains
maures,
Le cœur souffre, quelle horreur !
Les déboires de l’amour, par les
temps qui courent,
Fantasmes, miroir de la folie d’une
mère,
Tu en veux à la surdité et à la haine
des hommes,
A la sécheresse et à l’aridité de
leur cœur,
A leur égoïsme, poison mortel,
obsessionnel de « surhommes »,
Jusqu’où iras-tu, petite abeille,
petite fleur ?
Un printemps vient, s’installe et
repart,
Tu es là, lasse mais sage,
Attendant l’instant fatidique de
l’ultime départ,
Résignée, sereine et imperturbable,
Au milieu de ton décor de souvenirs
palpables,
Toiles, tableaux, statuettes en
poussière,
Sur les quatre murs, sur les meubles,
sous la lumière,
Meublant à jamais ta riche
mémoire !
Vis, vis, oublie et omets
l’accessoire,
Ton présent est ta vie, alors, vole,
vole,
Au-dessus des cimes de tes douleurs,
Danse, danse, la farandole des
tziganes et des gitanes,
Dans la cadence du Tango, en sa
beauté du rouge et du noir !
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